Créées en 2008 par Laurence Dumaine Calle, les Éditions 591 proposent de publier des livres d'artistes et des catalogues raisonnés.
Pourquoi 591?
Après avoir créé le mouvement Photo-Secession (1902) et la revue d'art photographique Camera Work (1903), encore jamais égalé, Alfred Stieglitz, déjà connu pour ces admirables photographies, créa sa propre galerie (1905) dans un petit local (14m²!) au 291, Fith avenue. Dans ce lieu, il organisa une première exposition des photographes de la Photo-Secession qui attira 15000 visiteurs et rendit l'adresse 291 célèbre. En 1908, la galerie 291 fut la première à présenter aux Etats Unis Rodin, Renoir et Matisse. Le point fort du « 291 », fut de révéler à la jeune génération d'artistes américains, l'art contemporain le Douanier Rousseau, Cézanne, Braque, Picasso, Brancusi, Picabia...
Picabia découvre la galerie 291, à l'occasion de l'Armory Show (1913), lui organisa sa première exposition New-Yorkaise. En mars 1915, Picabia donne des dessins à la nouvelle revue 291, dont l'existence fut brève. En 1916, Picabia quitte New York pour Barcelone, où il retrouve quelques amis français, les distractions étant rares, il s'ennuie et pour meubler ses loisirs il crée la revue 391, sans même consulter Stieglitz, qui par la suite se montra ravi de cette filiation inattendue. Le souci de scandale de 391 est délibéré, il reflète une partie importante du caractère de Picabia. Tous les Dadaïstes y collaborent, d'Aragon à Tzara, de Man Ray à Marcel Duchamp, sans oublier Arp. En novembre 1924 paraît le dix-neuvième et dernier numéro de 391, à l'occasion du ballet Relâche créé sur une partition d'Eric Satie.En 1949 à Paris, la Galerie René Drouin organise une rétrospective de Picabia intitulée "50 ans de plaisir"491.
En hommage à Stieglitz et Picabia il m'a semblé séduisant de jouer à mon tour avec les mêmes chiffres en ouvrant les Éditions 591...